Introduction

Dans le BTP, beaucoup d’entreprises savent combien elles facturent… mais peu savent combien chaque poste leur revient réellement une fois exécuté sur le chantier.

Souvent, lors de la préparation d’une offre, les prix unitaires sont calculés à partir d’une cadence de réalisation, de ressources standards ou, dans certains cas, simplement repris de devis passés. Une fois les travaux terminés, on se contente de vérifier la marge globale, sans entrer dans le détail du coût de revient par numéro de prix.

Pourtant, cette information est cruciale pour :

• Éviter des erreurs de chiffrage récurrentes,

• Identifier les postes déficitaires,

• Réajuster ses prix futurs,

• Professionnaliser sa gestion de projet.

Cet article vous propose un guide complet et pratique pour calculer le vrai coût de revient de chaque poste de vos projets de travaux, en partant de vos outils existants, ou à l’aide d’un logiciel comme PROTRACKBTP.

🎯 Pourquoi calculer les coûts de revient poste par poste ?

🔍 1. Pour affiner vos devis futurs

En comparant le prix prévisionnel à ce qui a réellement été dépensé, vous améliorez la précision de vos futurs chiffrages. Finies les approximations, place aux données vérifiées.

💸 2. Pour protéger vos marges

Un chantier peut sembler rentable globalement, mais certains postes peuvent être fortement déficitaires. Sans suivi détaillé, ces pertes passent inaperçues.

📚 3. Pour constituer une base de données interne

En enregistrant vos coûts réels d’exécution, vous bâtissez un référentiel maison adapté à vos méthodes, vos équipes, et vos réalités terrain.

🏛️ 4. Pour mieux conseiller les maîtres d’ouvrage

Les MOA publics ou privés peuvent aussi profiter de cette approche pour évaluer leurs projets de manière plus réaliste.

🧮 Coût de revient réel : de quoi parle-t-on ?

Il s’agit de mesurer combien vous a coûté réellement un poste spécifique du devis (ou « numéro de prix »), une fois exécuté sur le terrain.

Ce que cela inclut :

• La main d’œuvre mobilisée (nombre d’heures x taux horaire)

• Les matériaux réellement utilisés (quantité x prix unitaire)

• Les engins (temps d’utilisation x coût horaire)

• Les frais annexes (énergie, transport, etc.)

📌 Exemple simplifié

Numéro de prix : 01.02 – Démolition  de dallage
Prix unitaire facturé au client : 58,5 €/m²
Coefficient de vente : 1,3
Prix de revient étude :  45  €/m2
Quantité exécutée : 100 m²
Montant facturé : 5850 €

Coût réel :

Prix de revient exécuté :  5250 € / 100 = 52,50 € / m2

On peut voir que pour ce poste le prix de revient exécuté (52,50 €/m2) > prix de revient étude  ( 45 € /m2)

Donc pour ce poste en particulier l'entreprise a moins de marge bénéficiaire que prévu.

🛠️ Comment calculer vos coûts réels par poste ?

1. Utilisez le journal de chantier 

Le journal de chantier enregistre au quotidien :

• Les ouvriers présents,

• Les engins utilisés,

• Les matériaux livrés et consommés,

• Les tâches réalisées.

👉 Il suffit d’ajouter plusieurs colonnes « N° activité / Quantité » pour ventiler les ressources consommées sur les bons postes.Ainsi il sera possible pour chaque consommation d'obtenir la part concernant chaque activité.

2. Saisissez les données dans un tableur Excel

Un bon tableau vous permettra de :

• Affecter chaque ressource à un poste,

• Multiplier par son coût unitaire,

• Additionner les coûts réels par numéro de prix,

• Comparer avec les montants facturés.

📌 Exemple de colonnes :

• Date

• Activité

• N° de prix

• Ouvrier/engin/matériau

• Quantité consommée

• Prix unitaire

• Total dépensé

3. Automatisez le suivi avec PROTRACKBTP

PROTRACKBTP vous simplifie la tâche :

• Ventilation des consommations à chaque numéro de prix,

• Suivi automatique des quantités exécutées,

• Calcul dynamique du coût de revient réel,

• Rapport détaillé par ressource consommé pour executer un prix,

• Facilité de prise en main et travail collaboratif

🎯 Idéal pour les entreprises qui veulent passer à la vitesse supérieure sans alourdir les processus.

📊 Capitaliser sur les données collectées

Le calcul du coût de revient par poste n’est pas une fin en soi. Il devient un outil de pilotage stratégique si vous l’utilisez pour :

• Repérer les postes toujours en surcoût,

• Comprendre vos points faibles en exécution,

• Réviser vos catalogues de prix,

• Négocier plus justement avec les maîtres d’ouvrage.

📘 Étude de cas simplifiée avec PROTRACKBTP

🏗️ Contexte du chantier

• Type de projet : Fondation d’un bâtiment administratif

• Poste analysé :

  03.01.004 – Semelle filante en béton armé dosé à 350 kg/m³

• Prix de vente : 425 €/m³

• Coefficient de vente appliqué à l’étude : 1,25

• 👉 Prix sec estimé à l’étude = 425 / 1,25 = 340 €/m³

• Quantité exécutée : 30 m³

• Montant facturé : 12 300 €

📊 Prévision budgétaire détaillée selon étude de prix

🔨 Main d’œuvre

🚧 Matériel

🧱 Matériaux

Le suivi du prix de revient  de ce poste a été effectué grâce à PROTRACKBTP. A 50% d'execution de la tâche (15 m3 réalisés sur les 30m3) on obtient le résultat suivant :

Le prix sec constaté est donc de 405 €, ce qui dépasse le prix sec estimé à l’étude (340 €).

Regardons de plus près le détail des consommations :

On constate que le coût des matériaux est de 4651 € et dépasse déjà de plus de 50 % le budget matériaux initial qui est de 7435,5 € alors qu’on n’a réalisé que 15 m³ des 30m³ (soit 50% de réalisation) de semelles filantes prévues.Le détail de consommations des matériaux est le suivant :

On peut voir que le ciment et l'acier sont en dépassement budgétaire.Pour le ciment on a déjà dépensé un montant de 1275 € soit environ 65% du budget pour un avancement de la tâche de 50%.De même, 66 % du budget acier a déjà été consommé.

Les raisons de cela pourraient être : 

- Une mauvaise estimation des quantités de matériaux dans le budget

- Des dérives potentielles dans la gestion des ressources

Les données indiquent une surconsommation de ciment et d’acier :

Il est encore temps pour l'entreprise de corriger la tendance afin de minimiser les pertes sur ce poste.Si ce travail d’estimation des coûts réels n’avait pas été effectué au fur et à mesure, les écarts n’auraient été visibles qu’à la fin du chantier.Et il se pourrait même que personne ne s’en rende compte si le chantier s’avérait globalement rentable.

✅ Les bonnes pratiques pour un suivi efficace

1. Commencez petit : Suivez d’abord 3 à 5 postes majeurs sur un chantier pilote.

2. Impliquez vos équipes : Le conducteur des travaux, le chef de chantier et le pointeur doivent comprendre l’intérêt du suivi.

3. Standardisez vos outils : Même modèle de journal de chantier, même tableau Excel.

4. Analysez régulièrement : Hebdomadairement ou par phase de travaux.

5. Créez des bilans de fin de chantier : avec un comparatif prévisionnel / réel par poste.

🏁 Conclusion

Le suivi du coût de revient poste par poste n’est plus réservé aux majors du BTP. C’est aujourd’hui un levier puissant accessible aux PME et bureaux de maîtrise d’ouvrage pour :

• Maîtriser leurs marges

• Optimiser leurs offres

• Décider avec des données concrètes

Avec des outils simples ou une solution dédiée comme PROTRACKBTP, cette démarche devient un réflexe de gestion moderne qui crée une forte valeur ajoutée.

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